Louis Jules Joseph MAUPETIT dans la Grande Guerre

Louis Jules Joseph MAUPETIT est recensé à ses vingt ans en 1899 par le bureau de Bourgueuil. En bonne condition physique, sachant lire, écrire et compter il est classé "Propre au service armé".

Registre matricule de Louis Jules Joseph MAUPETIT Registre matricule de Louis Jules Joseph MAUPETIT
Registre matricule de Louis Jules Joseph MAUPETIT

Incorporé, sous le numéro 2763, au 9e régiment de dragons le 7 octobre 1906 en tant que dragon de 2e classe puis de 1e classe le 15 octobre 1907. Il achève son service le 25 septembre 1908 en attendant son passage dans la réserve de l'armée active le 1er octobre 1908. Un certificat de bonne conduite lui est accordé.

Par la suite, il est classé affecté spécial des Chemins de fer de l'Etat (4e section de chemin de fer de campagne. Subdivisions supplémentaires) en qualité d'homme d'équipe à Houdan, du 5 octobre 1911 au 1er septembre 1914. En tant qu'homme d'équipe, il nettoie la gare, manutentionne les colis, allume ou éteint les signaux. Cette affactatuon spéciale signifie qu'en cas de guerre, il reste dans sa fonction civile mais sous commandement militare et ce en raison de l'importance stratégique des chemins de fer pour l'armée. Mais cela reste très théorique puisqu'il est remis dans le droit commun (circulaire ministérielle du 1er septembre 1914) et rappelé à l'activité le 3 septembre 1914 au 25e Régiment de Dragons (décret de mobilisation générale du 1er août 1914) arrivé au corps le 3 septembre 1914. Réserviste de l'armée active, il n'a pas dû rejoindre le gros du régiment combattant dans le secteur de Châlons-en-Champagne, mais intégrer le 1er groupe A constitué des 5e et 6e escadrons du 25e régiment de dragons affecté à la 69e division de réserve. Ce groupe assurait le service de cavalerie de la division dans le secteur situé à l'est de la Meurthe entre Nancy et Pont-à-Mousson. Le journal des marches et opérations du groupe indique que les deux escadrons faisaient beaucoup de patrouilles de reconnaissance et de surveillance et étaient régulièrement en prise avec l'ennemi.

Passé au 3e Régiment de dragons par décision ministérielle n° 2291 1/11 du 17 février 1915. Arrivé au corps le 9 mars 1915 (parti aux armées le 9 mars 1915). L'historique du régiment n'indique pas l'existence de groupe de réserve, mais il existe un journal des marches et opérations des groupes des escadrons de réserve (7e et 8e escadrons). Il est difficile de comprendre comment était organisée l'armée en 1914, mais je crois qu'il n'y avait pas de régiment de réserve de cavalerie et que des escadrons de réserve ont donc été ajouté aux régiments d'active et ces escadrons étaient répartie dans d'autres unités. Je crois de plus que la réserve de type B correspond à la réserve territoriale, mais sans certitude... On ne peut donc rien dire sur son parcours au 3e régiment de dragon.

Passé au 21e Régimt de Dragons le 3 août 1915 (Don du Gal Ct le 38e corps d'armée du 3 août 1915) arrivé au corps le 4 août 1915. Il arrive donc le 4 août à Louvois, lieu de cantonnnement des deux escadrons de réserve du 21e Régiment de Dragons. Selon le journal des marches et opérations, le 11 août :

A 20 heures départ des escadrons aux tranchées (..). Le détachement est conduit à cheval jusqu'à Puisieulx.

Le 15 août :

En travaillant à la construction d'un boyau dans les tranchées de la Croix de la Pompelle, le cycliste Moreau René mle 2257 a été grièvement blessé d'une balle dans la tête, transporté à l'hôpital de Louvois est mort pendant le trajet.

Le 31 août :

Par ordre du Gal Ct le 38e C.A. et comme suite à la notification du q.g. n°5687/1 du 23 août un maréchal des logis et 19 cavaliers du groupe sont versés dans l'infanterie, et entrent dans la constitution des 402 et 403e sections de mitrailleuses.

Passé à la section de mitrailleuses de position. 403e section (58e Régiment d'Infanterie) le 31 août 1915. Don du Gal Ctle 38e C.A. n°83395 du 30 août 1915. Le journal des marches et opération du 58e montre qu'à son arrivé, tout le secteur de Sillery avait fait l'objet de travaux :

En 1ere ligne, les défenses accessoires ont été renforcées ; des abris de guetteurs et des observatoirs ont été créés dans le tranchées, les abris de bombardement en cours ont été continués.

En 2e ligne, les ouvrages 08, 09, 010 commencés par le 6e R.I. sous la direction du génie ont été continués par le 58e fournissant environ 20 travailleurs par nuit au génie et une centaine le jour. Les tranchées et les boyaux ont été terminés.

La 3e ligne de défense de la voie férrée a été perfectionnée.

L'organisation défensive du vilage de Sillery a été entreprise sous la direction du capitaine Masseille avec les musiciens et les mitrailleurs comme travailleurs.

Le JMO dresse un plan du secetur avec l'emplacement des mitrailleuses :

Plan du secteur de Beine-Sillery tenu par le 58e régiment d'infanterie

Le régiment poursuit ses travaux, sous le feu plus ou moins intense de l'enemi jusqu'au 24 septembre, date à laquelle le régiment entier est cantonné à Villers-Allerand qu'il quitte de nuit pour Janvry (Etat Major, 2e et 3e bataillon) et Germigny (1er bataillon et Compagnie de mitrailleuses), atteint vers 2 heures. Départ dès le lendemain à 20 heures (1er bataillon et Compagnie de mitrailleuses) pour Meurival. Après reconnaissance du secteur, le régiment est mis en état d'alerte le 28 dès 6 heures du matin, puis, dans la soirée, reçoit un ordre de se tenir prêt à partir pour une destination inconnue. La compagnie de mitrailleuses part à minuit pour arriver, après "une marche très pénible sous la pluie" à 7 heures le 29 à Treslon, limitrophe de Germigny ! Puis départ le 1er octobre pour Ville-Dommange. Le 2 octobre, "Le régiment reçoit un ordre d'embarquement en camions automobiles." Il est "rassemblé sur la route Sarcy-Pargny-lès-Reims (...) sur un front de 3 kilomètre", avant d'ambarqué à 11 heures pour débarquer vers 20 heures, juste en arrière du front de la seconde bataille de Champagne,  sur la route Suippes Jonchéry où il bivouac entre la route et la Suippe.

Ses tentes s'échelonnent entre les lisisères S.E. du village de Jonchéry  et une ligne d'arbres à 1500 m au S.E.

Démarrée le 25 septembre, la seconde bataille de Champagne est suspendue le 1er octobre par le général Pétain, en raison des pertes trop importantes et d'une consommation de munitions insoutenable. La veille de la reprise de l'offensive, le 5 :

A la nuit, le régiment quitte son bivouac et va se rassembler au point reconnu par les chefs de Bon, après une marche rendue difficile par l'afflue des convois et  la rencontre de nombreuses troupes.

A l'arrivée, le régiment s'installe dans des boyaux : Limagne, Martinique, les mulets.

Le compte-rendu de la journée du 6, dans le JMO, donne une idée de ce qu'on pu vivre les soldats :

A 5h20, les régiments en 1ere ligne attaquent les lignes allemandes. La canonnade violente toute la nuit fait rage.

A 11h25, le régiment reçoit l'ordre de se rassembler dans la zone comprise dans le triangle : Route Souain - Somme-Py, transhée d'Eckmühl, transhée de Ratisbonne.

Marche très intéressante sous le feu de quelques marmites.Traversée du champ de la bataille du 26 septembre, cheveaux morts, cadavres boches...

Le régiment se rassemble : 3e Bon en tête ; 1er en arrière et à gauche ; 2e en arrière et à droite.

Quelques Cies s'installent dans les tranchées boches conquises. Elles sont encore remplies de cadavres boches.

Marmitage sérieux : les 9e et 10e sont plus sérieusement visées. Elles ne bronchent pas sous l'orage.

A 19h30, le régiment reçoit l'ordre de bivouaquer au Bois Sabot, au nord de la route Souain - Pertthes, à 2 km environ de Souain.

Les violents combats se poursuivent jusqu'au 9 octobre. L'historique du 58e régiment d'infanterie pendant la campagne 1914 - 1919 indique :

Le régiment se met au travail avec ardeur malgré de violents, bombardements. Pendant sa période de garde en première ligne le 58e a créé presque entièrement les organisations défensives du secteur. Il a relevé 5 blessés qui étaient restés plusieurs jours entre les lignes, enseveli décemment 300 officiers et soldats de divers régiments, dont 24 allemands.

(...)

Dans la nuit du 10 au 11 octobre, entendant l'appel de blessés, restés entre les lignes; ils vont chercher un blessé allemand; le 11 à 7 heures, ils retournent chercher un blessé français, en vue de l'ennemi, bien que celui-ci eut tué deux autres brancardiers qui avaient tenté semblable sauvetage.

De même le 12 octobre le sergent PINET avec le caporal MÉRY, le caporal MELLE avec le soldat BONY vont chercher des blessés entre les lignes et les ramènent malgré le feu de l'ennemi. L'un de ces blessés, qui a la jambe brisée par une balle, a conservé un moral splendide. A peine arrivé dans nos lignes, il s'écrie : « On en boira encore des mominettes à Pantruche »

Le régime quitte le secteur le 31 octobre puis embarque en train à Saint-Hilaire-au-Temple le 3 novembre pour Epernay, puis départ pour finalement revenir à Ville-Dommange, atteint le 6 et Cormontreuil le 7. Le régiment reste dans le secteur de Reims jusqu'au 20 mars, date à laquelle il est relevé. Après un séjour de repos et d'instruction à Champfleury, le régiment prend le secteur de Sillery du 7 avril au 6 juin, secteur que le régiment à déjà connu. Il séjourne ensuite dans les environs de Ville-en-Tardenois, puis il embarque à Fismes, descend à Revigny et passe quelques jours à Charmont.  Enlevé en automobile le 21 juin, il suit la « Voie Sacrée » et vient bivouaquer dans le bois La Ville. A son tour, le 58e est jeté dans la bataille de Verdun ! Louis aura-t-il été jusque là ? Son registre matricule indique qu'il est Remis à la disposition des chemins de fer de l'Etat par application des prescriptions de la Circulaire Ministérielle n°15103 4/11 du 29 avril 1916. Rayé des contrôles du corps. Classé affecté spécial de l'administration des Chemins de fer de l'Etat (4e section de Chemins de fer de campagne. Subdivisions complémentaires.) en qualité d'homme d'équipe  à Thouars du 1er juillet 1916 au. La phrase s'arrête là ! AU dos on peut lire : Considéré comme appelé sous les drapeaux et maintenu à son emploi de temps de paix au titre des sections de ch. de fer de campagne du 2 août 1914 au 2 septembre 1914. du 29 avril 1916 au 1 avril 1919. Il est probable qu'il ait quitté le front antre le 1er avril et le 30 juin, mais sans que l'on sache la date exacte.

Il est mis en congé illimité de démobilisation le 1er avril 1919.

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